DNUM
Chaîne de diffusion des vidéos de la Direction du numérique (DNum) de l'Université de Strasbourg.
Techdays #10 – Peut-on être abonné à 200 chaînes YouTube et rester numériquement sobre ? par Arthur Pons
10 juin 2021La question environnementale nous impose de remettre en question nos habitudes de consommation et nos styles de vie.
Le streaming vidéo est souvent pris comme exemple d'activité fortement émettrice de gaz à effet de serre.
Est-ce qu'un grand consommateur de vidéo Youtube est condamné à détruire la planète ou peut-il devenir un champion de la terre sans jamais rater le dernier drama ?
La raison pour laquelle la question est importante
Le climat c'est important, la part du numérique dans les émissions / la consommation de ressource augmente rapidement.
La raison pour laquelle la question n'est pas importante
Se poser la question à l'échelle individuelle n'est pas pertinente d'un point de vue climatique. Le consensus n'est pas encore bien établi mais il semblerait qu'en France la consommation de quantité relativement grande de données numériques émette assez peu au regard du reste. L'enjeu est donc essentiellement personnel, celui de l'alignement de ses convictions et de ses comportements.
Comment j'en suis arrivé à me poser la question et l'état du web moderne
Streamer une vidéo en 480p ou plus consomme une grande quantité d'énergie sur YouTube / twitch etc. N'importe quel pc un peu vieux chauffe considérablement. Les performances sont mauvaises et sont les symptômes d'un web toujours plus complexe, multifonctionnel et égoïste. À Strasbourg l'été il fait chaud et j'avais donc une bonne raison de chercher à diminuer la charge de mon PC quand il streame des vidéos.
Quelles solutions ?
Il est possible d'installer des extensions limitant automatiquement la qualité des vidéos streamées depuis YouTube. Il est possible d'installer des applications (Newpipe, Freetube) se substituant au client YouTube. Il est possible de streamer des vidéos directement dans VLC.
La convergence des luttes
Dans ce cas-ci il se trouve que les techniques et usages qui visent à être sobres sont aussi ceux qui poussent à une plus grande maîtrise de sa vie privée et de ses comportements (économie de l'attention etc.). Il est possible que ce soit fréquemment le cas et que le "numérique sobre" puisse se construire sur les bases des outils, réseaux militants et la culture du libre / de la confidentialité.
Mais est-ce que c'est pas un peu nul comme idée ?
On a détourné l'usage d'une plateforme pour contrôler et assainir la consommation que l'on en a. C'est bien mais est-ce que cela sert vraiment à quelque chose au-delà de notre propre personne ? Notre pc chauffe moins, nous consommons moins d'octets et YouTube nous piste moins mais les vidéastes sont toujours soumis à la plateforme. Légalement et techniquement la plateforme pourrait nous mettre des bâtons dans les roues. La bonne conscience que l'on vient de se construire pourrait nous soumettre à un effet rebond. Peut-être que face à de nouveaux impératifs nous nous adonnons préemptivement à des efforts que les plateformes elles-mêmes devront fournir pour se perpétuer. Ne faudrait-il mieux pas construire et utiliser des "plateformes" plus justes et éthiques ? (Peertube ?)
Informations
- Cécile Zanetta
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- Arthur Pons
- Virgile Jarrige
- 16 juin 2021 00:00
- Conférences et colloques
- Français
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