TDAH et TOP chez l'enfant : spécificités de l'accompagnement de la famille

Le Trouble Déficit de l’Attention Hyperactivité est caractérisé par des difficultés attentionnelles et de l’hyperactivité associée à de l’impulsivité. Il concernerait 3 à 5% des enfants d’âge scolaire en France. Chez l’enfant et l’adolescent, ce trouble est fréquemment à d’autres psychopathologies, telles qu’un trouble anxieux, un trouble oppositionnel avec provocation (TOP), un trouble des conduites, etc. Le TOP qui est associé dans près de 60% des cas avec le TDAH a des incidences majeures à la fois sur le devenir de l’enfant ou de l’adolescent atteint, et sur la cellule familiale. En effet, on observe des niveaux particulièrement élevés de symptomatologie dépressive (en particulier chez les mères), de stress parental, mais aussi des conflits conjugaux plus fréquents que dans des familles ordinaires. Notre propos soulignera trois points.

Tout d’abord il s’agira de préciser les facteurs favorisant la concomitance si fréquente du TDAH et de l’opposition-provocation, qu’elle soit ou non à un niveau suffisamment sévère pour la qualifier de trouble au sens du DSM-5. Seront évoqués entre autres éléments le tempérament de l’enfant et des parents, mais aussi les dynamiques comportementales à l’œuvre qui favorisent l’exacerbation des comportements opposants-défiants.

Dans un second temps nous préciserons les conséquences au sein de la famille de l’association du TDAH et de l’opposition-provocation, et d’une de ses manifestations les plus difficiles à gérer par les parents, soit le refus de suivre les consignes données au sein de la famille. Nous les explorerons tant du côté de l’enfant (anxiété, généralisation des conduites inadaptées) que des parents (stress parental, dépression, sentiment de compétence).

Dans le cadre du TDAH, ou étendu au TDAH, comme le programme Barkley, les programmes de psychoéducation, sont les traitements de choix lorsqu’il s’agit de s’intéresser à l’opposition-provocation. À partir des éléments précités, il apparaît certaines cibles à privilégier dans l’intervention auprès de la famille. Les programmes visent ainsi à améliorer les relations parents-enfant, réduire les pratiques parentales négatives, et à enseigner aux parents des pratiques parentales non violentes. Secondairement il s’agit de Réduire le stress parental, la dépression et l’anxiété.

Nous conclurons notre propos sur les points d’appui proposés par les programmes de psychoéducation, tout en relevant les pistes qui s’offrent aux cliniciens et aux chercheurs afin d’améliorer l’accompagnement de la famille dans le cadre du TDAH associé à de l’opposition-provocation.

Références bibliographiques

Barkley, R. A. (2013). Defiant children: A clinician's manual for assessment and parent training. Guilford press.

Clément, C. (coord) (2013). Le TDAH chez l'enfant et l'adolescent. De Boeck Superieur.

Haslam, D., Mejia, A., Sanders, M. R., & de Vries, P. J. (2016). Parenting programs. In IACAPAP e-textbook of child and adolescent mental health. International Association for Child and Adolescent Psychiatry and Allied Professions.

Hauth-Charlier, S., & Clément, C. (2014). Abord développemental du TDAH: Efficacité d’un programme d’entraînement aux habiletés parentales. Canadian Journal of Behavioural Science/Revue canadienne des sciences du comportement, 46(2), 107.

Massé, L., Verreault, M., & Verret, C. avec la collaboration de Boudreault, F., et Lanaris, C.(2011). Mieux vivre avec le TDA/H à la maison: programme pour aider les parents à mieux composer avec le TDAH de leur enfant au quotidien.

Rimestad, M. L., Lambek, R., Zacher Christiansen, H., & Hougaard, E. (2019). Short-and long-term effects of parent training for preschool children with or at risk of ADHD: A systematic review and meta-analysis. Journal of attention disorders, 23(5), 423-434.